Interview Charles Perrier – Sofia Ouahabi

Comment as-tu entendu parler du Centre de Formation ?

Sofia : « C’était pendant les sélections provinciales. Lors d’un stage, nous avons eu une présentation et ensuite, Hind Ben Abdelkader m’a convaincue de la rejoindre en m’expliquant ce qu’était réellement le CFWB. »

Charles : « Après avoir fait les Journées régionales des Jeunes, j’ai été repris en sélection régionale. C’est à ce moment-là que l’on m’a proposé d’intégrer le Centre. »

Que t’a apporté le Centre de Formation au niveau sportif ?

Sofia : « Enormément de choses ! Je pense qu’en arrivant au Centre, je n’avais pas une bonne technique. J’ai progressé autant sur le plan technique que tactique et même physique grâce aux préparateurs physiques et aux coachs rigoureux. Cela m’a permis d’être reprise en sélection nationale, où je me suis sentie plus à l’aise que certaines filles qui n’étaient pas au Centre. De plus, l’occasion de pouvoir jouer en R1 dès mon entrée au Centre m’a apporté beaucoup de maturité et d’expérience ! »

Charles : « Je voulais une structure plus professionnelle. Au Centre, j’ai entrainement tous les jours, de la préparation physique trois fois par semaine et des entrainements individuels pendant la journée. On a une piste d’athlétisme, une salle de musculation, trois terrains en parquet, … Toute cette structure m’a permis d’être sélectionné dans l’équipe nationale U16 cet été. Le fait de jouer en Juniors AWBB (NDLR : Charles est né en 1998) l’an passé m’a préparé au championnat d’Europe, où le jeu est plus rapide, plus physique et où le niveau technique est beaucoup plus élevé. Sans toute cette préparation au Centre de Formation, je n’y serais jamais allé ! »

Et au niveau extra-sportif ?

Sofia : «  Une grande maturité et de l’organisation. Gérer l’école, le basket et les impératifs de vie de groupe, ce n’est pas évident au début. Mais au fur et à mesure, on apprend à s’organiser. Les éducateurs nous encadrent, mais c’est à nous de nous prendre en charge. »

Charles : « Premièrement, j’ai fait beaucoup de nouvelles rencontres. Ensuite, être en internat nous permet d’acquérir beaucoup d’autonomie. Cela m’a notamment aidé cet été lorsque nous sommes partis au Championnat d’Europe en Macédoine. Nous sommes habitués aux horaires stricts et nous sommes déjà autonomes…  »

Tes résultats scolaires ont-ils  changés depuis ton entrée au Centre de Formation?

Sofia : « J’ai de meilleurs résultats scolaires. Il faut dire que tout est mis en place pour que l’on réussisse : les heures d’études, la possibilité d’avoir un prof particulier… A la maison, il y a beaucoup de distractions possibles, comme la télévision ou internet. Ici, pendant les heures d’études, j’étudie ! »

Charles : « Non, je trouve même que l’on travaille plus qu’à la maison. Les éducateurs sont très stricts par rapport au temps d’étude. Mes résultats se sont même améliorés. »

Quels sont les difficultés au Centre de Formation ?

Sofia : « L’adaptation ! Les premiers mois sont difficiles… La routine aussi: les horaires ne varient pas beaucoup ! Mais surtout, le manque de vie sociale en dehors du Centre. Tu ne peux pas tarder en ville après l’école, tu ne peux pas aller en soirée parce que tu as entrainement ou match! Le Centre impose beaucoup de sacrifices, mais c’est un choix et je l’assume complètement. »

Charles : « Le changement… Quitter son école, ses amis, sa famille ! Mais on se refait rapidement de nouvelles connaissances. Les périodes difficiles sont celles où l’on ne se sent pas bien dans son basket. Si tu joues bien, tu te sens comme un poisson dans l’eau au Centre de Formation. »

Comment t’organises-tu entre l’école, la double affiliation en D1 et les impératifs du Centre ?

Sofia : «  Le staff m’aide beaucoup : le coach (NDLR : Vincent Bouffioux) m’aide pour les déplacements et le préparateur physique (NDLR : Pierre-Yves Kaiser) pour les temps de repos. Les éducateurs, eux, s’organisent pour que je puisse prendre mes repas plus tard. Mais grâce à l’autonomie acquise ces trois dernières années, j’arrive à gérer. Mes impératifs scolaires sont respectés, je n’ai pas eu d’échecs… Et en D1, j’essaye d’appliquer ce que le coach me demande, en utilisant l’expérience du Centre. »

Comment envisages-tu la suite de ton évolution?

Sofia : « Continuer à progresser en D1… J’ai encore beaucoup de choses à apprendre ! Et pourquoi pas un jour aller à l’étranger dans un grand club ?! Mais il faut y aller étape par étape, rien n’est acquis. Je dois continuer à bosser pour devenir une joueuse dominante en division 1 belge, avant d’envisager l’étranger par la suite ! »

Charles : « Je vais profiter des deux dernières années pour travailler un maximum car j’aimerais devenir basketteur professionnel. »