PETIT PAYS MAIS GRAND D’EUROPE

 

Ce mercredi 3 avril 2019 fera date dans les annales du basket belge, en général et francophone, en particulier. En l’espace de quelques heures, un coach, un assistant et un joueur – tous issus du sud du pays – sont parvenus à se hisser au plus haut niveau continental. En voici le détail par ordre chronologique…

Thibaut Petit : « On n’est qu’à mi-chemin »

16 h 00. Les Russes de Victor Lapena et les Françaises de Thibaut Petit entament la finale aller de l’EuroCoupe. Ces dernières (Ciak 18p, 12r) affichent d’emblée leurs intentions (11-20), mais ne peuvent empêcher un retour d’Orenbourg (Jones 19p) à 28-29 (12e) et, surtout, à une double parité à la marque à 56 et 66 partout. Le technicien waremmien organise ses troupes en conséquence (67-70, 37e) avant que Whitcomb ne plante une « bombe » venue de nulle part : 71-75, sur le gong. Conséquence chiffrée d’une opposition des styles entre les individualités locales et l’esprit collectif visiteur.

Né rusé, le coach des Gazelles s’empresse de tempérer la liesse générale : « Je suis bien évidemment très content, mais nous n’en sommes qu’à la moitié du chemin. Il faudra être encore plus fort dans huit jours. Je suis satisfait de notre début de match alors que le duo Dabovic-Ciak a posé pas mal de problèmes aux Russes. Si nous l’emportons, c’est parce que nous avons assez bien limité l’Américaine Jones et que notre pourcentage de réussite aux tirs est élevé. Mais, je le répète, rien n’est fait. »

Quoi qu’il en soit, on s’imagine déjà qu’un trentenaire hesbignon sera le premier coach belge à soulever une coupe d’Europe. Chiche ?

Le Final Four à Anvers et avec Gillet (Ténériffe) ?

20 h 00. Dans une « Lotto Arena » pleine comme un œuf, Anvers a la ferme intention de confirmer son ample succès de la manche initiale (+15) aux dépens de Novgorod (sans Perry). Il n’y aura jamais photo (30-20, 15e) entre des Métropolitains (Tate 11p, 7r) parfois euphoriques (52-37, 27e) et des Russes sur courant alternatif. Sous un marquoir définitivement stabilisé à 66-61, les protégés de Christophe Beghin estampillent ainsi leur participation au Final Four de la Ligue des Champions. Une grande première pour un club belge. A ce stade de la compétition, ils auront comme rivaux Bamberg, Bologne et Ténériffe. Voilà qui donne des idées à Roger Roels, le président du cru : « Ce Final Four doit obligatoirement se disputer dans les installations d’un des quatre antagonistes. Nous étions candidats au même titre que l’Hapoel Jérusalem. Or, il se fait que les Israéliens viennent d’être éliminés par les Espagnols. On se met dès lors à rêver d’accueillir tout ce beau monde au Sport Paleis. » La décision tombera dans les tout prochains jours.

20 h 30. Battu de trois unités (78-75) à Jérusalem, Ténériffe n’a pas tardé à inverser la vapeur face à une phalange israélienne gagnant en nervosité au fil du temps. Et les Insulaires ibériques de l’emporter logiquement sur la marque de 81 à 64. Seul petit bémol, « notre » Pierre-Antoine Gillet (2p) aurait sans conteste mérité plus de temps de jeu. Et si ce n’était que partie remise au début du mois de mai dans la cité portuaire ?

On laissera le mot de la fin à Arthur Goethals, le patron de la Ligue, qui nous confiait voici peu : « L’air de rien et même si on n’en parle pas assez, le basket belge n’a jamais été aussi présent sur la scène européenne qu’actuellement. » Reste à le faire (encore) plus savoir…