PETIT A 40 MINUTES D’UN EXCEPTIONNEL SACRE EUROPEEN

Le terme est trop souvent galvaudé mais, dans ce cas précis, il prend tout son sens. Le basket belge pourrait vivre mercredi, sur le coup de 22 h 30, un moment historique. La fédération a été fondée en 1933 et jamais, au cours de ces 86 années, un coach de notre pays n’a encore soulevé une coupe d’Europe. Avec l’EuroCup, Thibaut Petit est à 40 minutes d’un exploit unique dans les annales de notre royaume.

« On aurait pu évoluer dans des salles beaucoup plus grandes vu les demandes de places (plusieurs milliers), mais les filles ont insisté pour pouvoir disputer le match retour de cette finale dans leur chaudron de Lattes. » Ces propos sont ceux d’Edwige Lawson-Wade. Une directrice générale du club de Montpellier qui totalise tout de même… 210 sélections en équipe de France.

Une formation héraultaise et, donc, un coach qui ne sont plus qu’à 40 minutes d’un incroyable sacre européen. Pour rappel, le BLMA l’a emporté 71-75 sur le parquet d’Orenbourg, un des cadors du championnat russe. Les 1500 tickets ayant trouvé acquéreurs en trois petites heures, une vaste « fan zone » a été érigée à proximité immédiate des installations du cru avec écran géant, food trucks, bandas et toute une série d’animations. Autre illustration de cet engouement hors norme, le Midi-Libre, le journal régional, publie, ce mercredi, pas moins de… 16 pages spéciales consacrées à l’évènement. Sur le plan sportif, le timing d’avant-match est établi comme suit : dimanche repos, lundi entraînement à 16 h 30, mardi à midi et courte séance de tirs en fin de matinée le jour J. Et ce, pour un coup d’envoi fixé à 20 h 45. Retransmission sur RMC Sport 2 oblige.

A l’évidence, Edwige Lawson-Wade est en phase avec son actuel mentor : « Thibaut a autant d’humour que d’exigence. Très intelligent, il est aussi un gros bosseur. Il m’a déjà confié qu’il savait comment anticiper les probables changements tactiques de son collègue d’en face. Ses joueuses ont dû apprendre à le connaitre mais, depuis, il existe une réelle alchimie avec elles. Si nous en sommes arrivés là, c’est d’abord parce que le groupe vit bien tant sur le terrain qu’en dehors. Tout le monde arrive avec la banane. En plus de 20 ans de carrière, je n’ai jamais connu une telle symbiose. D’où cette anecdote : récemment, nous avions donné un week-end prolongé de congé aux filles pour qu’elles puissent retourner chez elles. Elles ont refusé et ont vécu ces trois jours toutes ensemble. Sans oublier que nous possédons un banc qui fait souvent la différence. Comme en Russie, par exemple. »

A ce propos, Orenbourg ne parait pas au mieux. Pour preuve, la phalange de l’Oural a été éliminée des playoffs, ce week-end, par le Dinamo Kiev sur le score de 66 à 88 (Jones, 18 pts). Il serait cependant prématuré d’en tirer des conclusions définitives : off day accidentel ou duel sacrifié en vue du rendez-vous de ce milieu de semaine ?

On s’en voudrait de ne pas laisser le mot de la fin au technicien hesbignon. « A la fin de la rencontre là-bas, mes protégées étaient logiquement heureuses, mais n’ont pas bondi de joie », constate-t-il, « Grâce à leur remarquable maturité, elles savent qu’elles n’ont gagné que la 1ère mi-temps et qu’il leur reste la seconde à disputer pour arriver à leurs fins. »

A l’instar des Ciak, Whitcomb et autre Dabovic, on est impatient d’y être…