UN TITRE FRANÇAIS A L’ACCENT ALLEMAND

Après Chloé Bully en Allemagne (Herne) et Noémie Mayombo en Suisse (Fribourg), une troisième joueuse francophone est donc devenue championne nationale dans un pays étranger. Et pas le moindre. C’est sans l’ombre d’un problème que Julie Allemand et les Lionnes ont décroché le premier sacre de leur (courte) histoire. Elles ont, en effet, dominé de la tête (41-24, 17e) et des épaules (59-43, 30e) des Montpelliéraines (Miyem 16p, 6r) s’inclinant sur la marque révélatrice de 75 à 61. Dans un minuscule gymnase Mado-Bonnet (moins de 1700 places) au bord de l’explosion et de la suffocation. Avec, pour conséquence, un ticket direct pour l’Euroligue en faveur des Rhodaniennes et un accès à son tour préliminaire pour les Méditerranéennes.

En quelque sorte, le match de trop pour les protégées de Thibaut Petit : « Déjà pendant la semaine de préparation de ce 5e rendez-vous, j’ai senti que ce serait compliqué. Sur le plan mental, on ne parvenait plus à passer un cap. Et, sur le terrain, cet état d’esprit c’est de suite traduit par un manque de rigueur, de fraîcheur et d’énergie. Par moments, nous avons payé cash un déficit d’envie et d’agressivité vers le cercle. Il est clair qu’au vu du match de ce jeudi, l’ASVEL mérite amplement son succès. » Le Waremmien s’empressait aussitôt d’ajouter : « Malgré ce second échec dans une grande finale, nous venons de vivre une année extrêmement riche. Je suis très fier de mes joueuses avec lesquelles, j’ai pris beaucoup de plaisir. » Et on sait que c’est réciproque.

C’était bien entendu l’euphorie dans le camp d’en face. Le moins heureux n’était certes pas un certain Tony Parker : « Décrocher le titre en aussi peu de temps, c’est une formidable récompense qui fait chaud au cœur. Les filles de deux équipes sont tout simplement incroyables. » Dont une Julie Allemand (10p, 6a) qui était revenue récemment sur l’impact du… Brugeois d’origine : « Evoluer dans le club de « TP » est assez spécial. Il est capable de te mettre une pression énorme car il attend beaucoup de toi. Mais, dans mon cas, c’est le style de jeu que j’ai envie de produire à la distribution. » Avec les résultats que l’on connait…

Un aller-retour Juprelle-Lyon

Au coup de sifflet final, la meneuse des Belgian Cats était rejointe par une partie de sa famille. Comme l’explique, Jean-Marie, son papa : « J’ai fait un rapide aller-retour de Juprelle à Lyon en compagnie de Raphaël, mon fils, et de deux de ses copains. Nous sommes partis jeudi sur le coup de midi et rentrés aujourd’hui, à 6 heures, car Raph travaillait vendredi. » Et de cerner la confrontation en elle-même : « L’ASVEL est entré de suite dans le match, mais n’était pas à l’abri d’un retour adverse, via les shooteuses visiteuses. J’ai l’impression que Lyon a fait la différence grâce à deux éléments : le retour aux affaires de Dos Santos qui a apporté sa puissance et le fait d’évoluer à domicile. Ce qui, en France, est essentiel dans le championnat féminin. »

Le Hesbignon ajoute encore : « Selon moi, Montpellier avait la plus belle équipe sur le terrain, mais la formation de ma fille s’est arrachée lors de la manche décisive. J’ai également eu l’occasion de croiser Thibaut Petit à la sortie de la salle. Il était fort déçu, mais faisait preuve d’une très grande sportivité. Julie, pour sa part, va s’offrir une dizaine de jours de congé pour décompresser. Je crois qu’elle l’a bien mérité. »

Tout comme son trophée « bleu-blanc-rouge » d’ailleurs…